mercredi 18 juin 2014

Song For Daddy









Tout de suite, maintenant, 19 juin à Nouméa et encore 18 juin à New York, ce blog nait réellement. Aujourd'hui car, par ce post, il s'inscrit dans l'actualité. Pas que le post hommage soit mon truc, mais ce post était en gestation depuis quelques temps, l'urgence pointait le bout de son nez avec le post du Gaitapis sur les Jazz Messenger et voilà qu'en ouvrant allmusic , j'apprends la nouvelle, Horace Silver est mort. Le journal n'est même pas au courant, la coupe du monde occultant tout.

A vrai dire, je me demande pourquoi je fais ça. Je ne connais pas Horace Silver, je n'y ai jamais serré la pince, dit bonjour, sourit ou quoique ce soit. S'il a fondé les Jazz Messengers avec Art Blakey, je ne connais pas tous les albums auxquels il a participé, ou même sous son nom, et pourtant...

Je me préparais à ouvrir une nouvelle rubrique "chef d'oeuvre du jazz, moi j'aime pas le jazz, c'est normal, j'y connais que dalle" et j'avais déjà deux trois idées pour l'ouverture. Il était talonné par Max Roach mais "Song For My Father" était en pole position. Le voici donc.

Song For My Father 1964

 





01 - Song For My Father
02 - The Natives Are Restless Tonight
03 - Calcutta Cutie
04 - Que Pasa
05 - The Kicker
06 - Lonely Woman

Ce monsieur super classe est le papa d'Horace Silver et soyez sûr que le fiston avait du charisme, lui aussi. Si j'ai évoqué l'entrée de mon blog dans le temps, il est clair qu'en écoutant ce disque, on ressort directement de la flèche temporelle. On entre dans d'autres dimensions dans lesquelles longueur, largeur et hauteur n'ont aucunes signification, on n'est plus rien qu'une oreille microscopique qui sillonne les vibrations de l'air distordus par le son qui sort du phono. 
Bon revenons sur terre, la chanson titre est devenu une immense cover qui sort du jazz, le thème touchant n'importe qui et vous l'avez compris moi en particulier. J'espère que bébé appréciera aussi.



In Pursuit Of The 27th Man 1972







01 - Liberated Brother
02 - Kathy
03 - Gregory Is Here
04 - Summer in Central Park
05 - Nothin' Can Stop Me Now
06 - In Pursuit of the 27th Man
07 - Strange Vibes


Ce qui est pratique avec de la musique intemporelle, c'est qu'on peut partir, revenir plus tard prendre autre chose et c'est comme avant. Si le son a évidemment évolué, s'il y a un vibraphone en plus, on reste dans la même mouvance de musique extra sensorielle ne laissant aucune place à la matière.


Comme la musique des Jazz Messengers, la musique d'Horace Silver est une musique urgente. Rien à voir avec le tempo, on sent ce besoin de jouer de la musique tout de suite, de finir ce thème pour commencer le prochain et ainsi de suite. L'ayant en tête depuis longtemps, j'ai l'impression que c'est Horace lui même qui me pousse à le sortir tout de suite dans la même urgence. Pas le temps de faire un rip d'une plus grande ou meilleure sélection pour mon r.i.p., je vous file ce que j'ai sous le coude tel quel. J'envoie même le post alors que les liens ne sont pas encore prêts.



mardi 17 juin 2014

Fin de la Trilogie - Le Retour du J' Eddie





 Episode 3: David Solo enfermé dans la hutte de Jabba et premiers pas de danses dans les salles du coté obscur





Comme on dit, pierre qui roule n'amasse pas mousse. Je n'ai pas vécu à leurs places, mais ils me semble que bon nombre de stars des seventies ne roulaient pas sur l'or autant qu'on pourrait l'imaginer à la vue de leurs succès. Dès lors, quand on vient d'un groupe à succès, peu de choix s'imposent. Dans un premier cas, le modèle Stone qui amasse la mousse, on peut continuer tant bien que mal à se farcir ses anciens super potes qui sont devenus des gros nazes et rester en groupe, virant celui qui fait trop suer. A moins d'être celui qui s'est fait virer, on peut être celui qui part et, s'il reste en vie, commencer une carrière solo, avec un band derrière ou non.

Avec Deep Purple, les Temptations partagent la particularité d'avoir plus d'anciens membres que de membres effectifs. Ils poussent même plus loin le vice en ayant formé deux groupes qui tournaient simultanément sous la même identité, puis sous l'appellation les "Temptations Originals Lead Singers". Bref, je crois que le destin de ce groupe de R&B est plus rock n' roll que bon nombre de groupes de ... rock

On va donc s'intéresser à la carrière solo de deux ex-Temptations. David Ruffin, viré en 68-69 et Eddie Kendricks, parti en peu de temps après, les deux principaux chanteurs du classic 5.

En ce qu'il me concerne, la carrière de Ruffin n'est pas trop emballante. Il chante toujours aussi bien, mais toujours la même chose, d'où, surement, cette méchante habitude d'aller emprunter le micro sur la scène des Tempts et chanter ses anciens succès avant de partir en courant.


David Unreleased 2004







01.Each Day Is A Lifetime
02.I Want You Back
03.Out In The Country
04.You Can Come Right Back To Me
05.I Can't Be Hurt Anymore
06.Rainey Night In Georgia
07.I've Git A Need For You
08.Anything That You Ask For
09.Let Somebody Love Me
10.For The Shelter Of Your Love
11.Dinah
12.Don't Stop Loving Me
13.It's Gonna Take A Whole Lot Of Doin'
14.I Want Her To Say It Again
15.Your Heartaches I Can Surely Heal
16.Get Away Heartbreak
17.You Make Me Do Things I Don't Want To Do
18.Mountain Of Memories
19.Heaven Help Us All


Celui ci plutôt qu'un autre car c'est celui que je n'ai pas jeté, qu'il y a deux trois chansons intéressantes. Pas que ce soit nul, mais il manque un projet musical ainsi que l'envie de partager une voie plutôt que sa voix.



Le truc pratique dans la vie, c'est l'intelligence. Eddie, lui, n'en est pas dépourvu, ses motifs de départ et sa gestion de carrière l'attestent. Après être à l'origine du romantisme affiché et de la classe extravagante des tenues de scène, il quitte les Temptations (qui ne s'habilleront jamais aussi bien par la suite) par honnêteté envers la musique qu'il voulait faire au début de l'aventure, envers son ami Paul Williams (débarqué pour alcoolisme, incapacité à tenir un concert et suicidé) et contre Otis Williams, Norman Whitfield et la Motown qui gèrent les Temptations comme une société.



People ... Hold On 1972







01.If You Let Me
02.Let Me Run Into Your Lonely Heart
03.Day By Day(
04.Girl You Need A Change Of Mind
05.Someday We'll Have A Better World
06.My People...Hold On
07.Date With The Rain
08.Eddie's Love
09.I'm On The Sideline
10.Just Memories


Après un premier album un peu mou, Eddie revient fort. Voici ce qui nous renseigne sur sa vision de faire un disque. Parler d'amour (il a séduit la moitié des princesses de la Motown) et faire danser.
Un soupçon d'engagement dans la black community, une pochette magnifique et on obtient un chef d'oeuvre, Certains peuvent lui en vouloir mais il commence à diriger la Soul Music vers le disco. S'il ne sait pas ce que va être cette musique roborative, le tube de cet album est Le "classic" des DJ des années 70 par sa capacité à faire danser et pour son extension instrumentale.


Boogie Down 1973







01.The Thin Man
02.Tell Her Love Has Felt The Need
03.Son Of Sagittarius
04.Boogie Down
05.Hooked On Your Love
06.Honey Brown(
07.You Are The Melody Of My Life
08.Trust Your Heart
09.Girl Of My Dreams
10.Loving You The Second Time Around



Plus commercial, voici ce qu'aurait pu être un album des Temptations pendant les 70's sans le virage psychédélique, planant, black & proud, post 60's, whitfieldesque. Une première face à tomber par terre, des tubes à la pelle et une seconde face plus calme et romantique sur des rythmes variés.


Eddie Kendricks 1973






01.Only Room For Two
02.Darling Come Back Home
03.Each Day I Cry A Little
04.Can't Help What I Am
05.Keep On Truckin'
06.Any Day Now
07.Not On The Outside



Déjà moins régulier, c'est le début de la fin du succès. S'il y a des hauts et des bas, les hauts sont très hauts. Inclus, son plus grand tube, "Keep On Truckin" en version intégrale.



Ça y est, la trilogie "Temptations" prend fin. Je regrette avoir fait l'impasse sur le cas de Paul Williams, le chanteur principal dans "Meet the Temptations", celui grâce à qui le monde entier peut les adorer.

J'imagine qu'il a eu du mal à supporter le premier rôle de David Ruffin autant que les affronts de ce dernier arrivé envers ceux qui ont trimé à créer ce groupe. J'ai déjà évoqué les Wailers en tant que trio vocal dans ces pages et le monde ne retiendra que Bob Marley, bientôt je partagerais les Jackson 5 et pas grand monde peut citer les noms des 4 frères de Michael, idem chez les Suprêmes, les Miracles, les Soul-Stirers et bien d'autres. S'il y en a qui se contentent du paysage musical actuel, d'autres se demandent comment en est on arrivé là si vite. Peut-être qu'un indice se trouve dans cet éclairage intensif du haut de la pyramide qui le déconnecte de sa base et fiche tout en l'air tel un chateau de carte.

Ben voilà, je ne voulais pas de moralité et me v'là dans une paroisse du 78